Fragments d’une Genèse oubliée

Affiche du spectacle Fragments d'une génèse oubliée

« Le cauchemar épouse un cercle parfait
Cela se nomme l’éternité
Un bocal hermétique qu’aucune magie ne peut ouvrir. »
A. Laâbi

Le spectacle met le théâtre, la musique et le danse au service d’une poésie bien vivante. Il s’offre également le soutien d’une création musicale et lumières, originales. Les comédiens, les musiciens guidés par leur metteur en scène et la chorégraphe prêtent leur vitalité à la genèse revisitée par Abdellatif Laâbi.

A la croisée de l’onirisme et du réel, les acteurs évoluent dans un espace circulaire néanmoins imaginaire afin de rejoindre le cercle cher au poète : ce cercle, cycle de la vie.

C’est bien du drame existentiel qu’il s’agit dans ces Fragments d’une Genèse Oubliée , et puisque le drame originel se joue en chacun de nous, nous proposons une transposition de cette épopée dans des scènes inspirées du quotidien de chacun.

 » La vie pour Laâbi est certes un long fleuve, mais un fleuve d’intranquillité, avec ses ramifications, ses crues, ses sécheresses, ses îles et ses courants bleus profonds. D’arbre en arbre, les oiseaux de l’angoisse s’y répondent, et le ciel s’y couvre d’orages assumés … comme d’éclaircies qui poussent à la jubilation secrète. Une œuvre qui à la fois chante et dénonce, une œuvre humaine, populaire, jamais vulgaire ni même vulgarisatrice. » Jean-Luc Wauthier

« Revisiter la genèse avec une mémoire d’homme, courte, pleine de trous, telle semble être la visée désespérée de ce texte où l’ironie s’insinue dans l’épopée pour lui arracher des accents imprévus. … Chant jubilatoire de la fin du monde, cette pièce ancre déjà notre mémoire dans l’incertain à venir ».

Création 2012
Théâtre poétique

Metteur en scène : Sylvain Chiarelli
Chorégraphe : Aude Bertrand
Compositeur : Jean-Claude Pouyet
Acteurs : Marion Sancellier, Guillaume Cottret, Nicolas Bernigaud
Musiciens : Jean-Claude et Florian Pouyet
Régisseur : Maxime Collier

Hommage de l’auteur

Le « donner à voir » dont parle Éluard s’applique parfaitement à la mise en bouche et en espace de mon texte Fragments d’une genèse oubliée, que j’ai eu la chance de découvrir le 9 novembre 2012 au théâtre Michel Humbert, à Langres. Ce travail est l’œuvre de la compagnie Préface, dirigée par Sylvain Chiarelli.
Pour moi, l’émotion fut au rendez-vous, et aussi ce qui m’attire le plus dans une œuvre de création, à savoir l’inattendu, quand je me trouve en présence d’une matière vivante et esthétique où le déjà dit, entendu, vu, est exclu. J’ai donc assisté non à la théâtralisation d’un poème, mais à sa réincarnation. Mon verbe s’est fait chair et le fil de la mémoire individuelle et générique s’est déroulé sous mes yeux. J’ai vu des comédiens se dépenser sans compter, rejoignant étrangement l’état d’esprit où je me trouvais au moment de la rédaction des Fragments.
Merci à toute l’équipe, particulièrement à Sylvain Chiarelli. Je sais que ce texte l’a habité pendant de longues années et qu’il a fini par l’habiter à son tour. Je salue ici son ouverture intellectuelle, sa quête de l’universel dans toutes les cultures, son courage d’aller au bout de ses convictions. Puisse ce travail pour lequel il a tant donné de lui-même trouver davantage d’écoute et de soutien de la part des instances régionales et nationales qui ont à cœur d’assurer à la création vivante l’audience la plus large.
Abdellatif Laâbi